Kamto dénonce la victoire de Paul Biya proclamée par le Conseil Constitutionnel sur la base du procès-verbal de la Commission Nationale de Recensement Général des Votes. "Ce document pourtant officiel contient des chiffres qui sont faux", dit-il, prenant pour exemple le fait qu'il soit attribué à monsieur Biya 331719 voix dans la région du Centre, selon le PV contesté, alors qu'une addition régulière des voix du même candidat dans la région du Centre, lui donnerait plutôt 475231 voix. A lui Kamto, on attribue 12936 voix alors qu'aditionnées crorrectement, ses voix s'élèvent à 102604.
Biya et Kamto n'auraient pas été les seuls à faire les frais de ces erreurs de calcul. Cabral Libii se serait ainsi vu attribuer dans la région du Centre prise ici comme paradigme, 33306 voix, alors que le total de ses voix fait plutôt 65004 voix. « Ce ne sont pas les seuls exemples de faux chiffres contenus dans ces documents », remarque-t-il.
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En tout cas, on a là un aperçu des incohérences arithmétiques relevées dansun même procès-verbal qui laissent croire à l'observateur neutre que le calcul était faussé à la base, et que ces erreurs de calcul homologuées par la Commission de recensement et validés sans autre forme de procès par le Conseil Constitutionnel se seraient reproduites ailleurs.
Maurice Kamto se fait alors fort de révéler les résultats compilés et consolidés par le MRC, qui lui ont permis d'annoncer dès le 8 octobre, qu'il avait remporté l'élection :
Maurice Kamto : 1.320.824 voix, soit 39,74% ;
Paul Biya 1.278.514 voix soit 38,47%
Cabral Libii : 349.423 voix, soit 10,51%
Joshua Osih : 189.878 voix, soit 5,71%
Adamou Ndam Njoya : 70878 voix, soit 2,13%
Garga Haman Adji : 58.248 voix soit 1,75%
Afanwi Franklin Ndifor : 23687 voix, soit 0,71%
Serge Espoir Matomba : 19.704 voix, soit 0,59%
Akere Tabeng Muna : 12.262 voix, soit 0,37%
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Puis, après avoir décrit les conditions particulièrement difficiles dans lesquelles s'est déroulée cette élection (… « code électoral non consensuel contenant plusieurs dispositions favorisant des fraudes massives, organisée par une institution à l'indépendance douteuse, supervisées par un Conseil Constitutionnel dont la quasi-totalité des membres sont des militants du parti au pouvoir, le Rdpc, tous nommés de façon discrétionnaire par le président sortant »), Maurice Kamto rappelle que « Durant les deux jours d'audience au Conseil Constitutionnel concernant nos revendications, nous avons été en mesure de montrer à l'opinion nationale et internationale que les résultats de cette élection que le pouvoir vient de proclamer en faveur de monsieur Biya sont basées sur de fausses données fabriquées avec l'assistance d'informaticiens et de statisticiens à la solde du régime. Ces résultats n'ont rien à voir avec ce qui s'est passé sur le terrain le 7 octobre 2018. ».